mercredi 30 avril 2008

Encore trois régularisations pour les grevistes sans papiers

Trois salariés sans-papiers en grève dans les Hauts-de-Seine depuis le 19 avril ont reçu leurs récépissés de régularisation, préalables à l'émission d'un titre de séjour, délivrés par la préfecture des Haut-de-Seine, a-t-on appris auprès de la CGT, qui soutient le mouvement.
Les trois salariés, qui travaillent au café de la Jatte à Neuilly-sur-Seine, avaient rejoint le 19 avril la grève des sans-papiers lancée par la CGT et l'association Droits Devant, quatre jours plus tôt.
Il s'agit des premières régularisations accordées suite au lancement de ce mouvement de grève coordonné dans une vingtaine d'entreprises d'Ile-de-France, a indiqué la CGT.
Le cabinet du préfet n'a pas souhaité confirmer l'information, sans toutefois la démentir. "Les dossiers sont en cours d'examen" a-t-on indiqué.
"Pour eux, c'est fait, c'est réglé", s'est réjoui Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT en charge du dossier.
"Les sept autres salariés (du café de la Jatte) sont convoqués lundi en préfecture, on espère que ce sera bon", a-t-elle ajouté.
Les salariés avaient obtenu lors du dépôt de leurs dossiers en préfecture le 23 avril une autorisation de circuler et de travailler sur le territoire valable jusqu'au 5 mai.
Leur récépissé de régularisation est valable trois mois, le temps pour les autorités de faire fabriquer un titre de séjour de salarié valable un an et renouvelable.105 dossiers de régularisation ont été déposés à la préfecture des Hauts-de-Seine.

[AFP]

Un 1er Mai avec les sans papiers

le 30 avril 2008

LES RETRAITES,la protection sociale, le pouvoir d’achat et …les sans papiers. Pour la première fois, les défilés du 1er Mai vont mettre en pleine lumière ces salariés de l’ombre. Ils défileront en tête du cortège parisien de la CGT, qui s’ébranlera demain après midi de la place de la République.
Deux semaines après le déclenchement de leur grève illimitée, suivie par près de 600 personnes dans cinq départements d’Ile de France, les sans papiers vont ainsi à nouveau occuper le devant de la scène.
«Ils devraient être nombreux. Plus que le nombre de grévistes recensés depuis le début du mouvement »,assure Raymond Chauveau, de l’association de soutien aux sans papiers Droits devant !,qui coordonne le mouvement avec la CGT,dont il est membre.
«Le gouvernement s’est emberlificoté dans cette histoire »
De quoi relancer une polémique qui ne faiblit pas depuis la mi avril. Et qui, au fil des jours,embarrasse de plus en plus le gouvernement. Pour l’heure, pas moins de 900 dossiers de salariés réclamant leur régularisation ont été déposés dans les préfectures. Aucune nouvelle décision(après l’autorisation provisoire accordée aux neuf sans papiers du Café de la Jatte à Neuilly ) n’a été annoncée. La procédure est plus lente que ce qui avait été anticipé.«Ona demandé aux préfectures d’aller vite, mais on ne leur demande pas non plus de se précipiter »,explique t on au ministère de l’Immigration.
Du côté des associations, le ton est circonspect :«Le gouvernement s’est emberlificoté dans cette histoire. Il ne sait pas comment annoncer une régularisation large de peur de s’aliéner une partie de son électorat »,résume Jean Claude Amara de Droits devant !«Le mouvement peut prendre de l’ampleur. Avec la CGT, on comptabilise des sans papiers dans une trentaine d’entreprises qui sont prêts à se mettre en grève »,assure t il.
De plus en plus de voix s élèvent pour demander des régularisations massives. Hier, la CGT,la CFDT,la Ligue des droits de l’homme et la Cimade ont adressé un courrier à François Fillon pour lui demander la tenue d une réunion sur la question des salariés sans papiers rassemblant les différents interlocuteurs concernés.Le gouvernement n’a pas encore donné suite et campe sur ses positions. Le Premier ministre, François Fillon, précisait ces derniers jours que «quelques centaines »d'entre eux seraient régularisées.«Pas plus.»
[leparisien]

Des sans-papiers du CSP 92 investissent une église

le 30 avril 2008
Une cinquantaine de sans-papiers occupent l'église Saint-Paul pour exiger des régularisations et la fin des arrestations à la préfecture.
PROFITANT de « la conjoncture actuelle dans le 92 », comme le dit lui-même leur porte-parole, environ cinquante sans-papiers ont investi l'église Saint-Paul, àNanterre, pour tenter d'obtenir des régularisations massives. Après une discrète arrivée dans les lieux lundi, une trentaine d'entre eux s'apprêtaient hier soir à passer la nuit dans l'annexe de l'église. Des Maliens, des Marocains, des Algériens, membres du Collectif des sans-papiers des Hauts-de-Seine (CSP 92), qui n'entendent pas renoncer avant la satisfaction de leurs revendications.
Celles-ci sont « claires et simples », selon Boussad Seghir, le porte-parole du mouvement. « Nous voulons l'arrêt des arrestations au guichet de la préfecture, une rencontre avec le préfet et la régularisation de tous les occupants de l'église. »
« Je suis là depuis 1991 et je travaille »
Boussad affirme que « tous sont des cas sérieux », avec « famille, enfants, travail ». « Je suis là depuis 1991 et je travaille », raconte Ouafa, 36 ans. La tristesse imprimée sur le visage, Ouafa s'emporte rapidement quand elle raconte son job de « garde d'enfants », le refus de se voir délivrer une carte de séjour en 2001, le mariage qu'elle a refusé mais qui lui aurait donné des papiers... A côté de Ouafa, Cissé finit tout juste son assiette de spaghettis à la sauce tomate. Timidement, il relate aussi sa galère. Les faux papiers pour obtenir un travail, la lassitude, le désespoir parfois. Comme Saïwa, qui se demande parfois ce qu'il est venu faire en France. « J'ai quitté le Mali en 2001 parce que là-bas on n'a rien. C'est la misère. Mais je ne savais pas que ce serait si dur en France. Si j'avais su, je ne serais pas venu, mais partir serait trop difficile. » Alors il « tente ». Comme ses camarades de galère, Saïwa prévoit de dormir dans l'annexe de l'église « jusqu'au bout s'il faut ». Les occupants sont déterminés, cinq d'entre eux n'hésitant pas à débuter une grève de la faim. Hier soir, le campement s'organisait peu à peu. On collecte l'argent pour faire les courses, on se soucie de « la logistique ». « Certains vont chercher les matelas, d'autres s'occupent de tout ce qu'il nous faut sur place. Des voisins nous ont apporté à manger et des couvertures », précise Boussad Seghir. « On ira au bout », promet-il aussi. D'abord « furieux » de découvrir son église investie lundi soir, le curé de Saint-Paul aurait assuré son soutien aux sans-papiers. « Nous comprenons sa colère mais finalement il nous comprend aussi », observe le porte-parole du mouvement. Il y a dix ans, le même collectif avait occupé la même église. D'ailleurs, c'est la banderole confectionnée à cette époque que le CSP 92 a accrochée hier dans l'annexe de Saint-Paul. Après six mois d'occupation en 1998, plusieurs dizaines de sans-papiers avaient obtenu leur régularisation.
[le parisien]

mardi 29 avril 2008

Les femmes sans papiers sont la!

le 29 avril 2008

Travailleurs sans papiers: ou sont les femmes?
CE SONT elles qui vont chercher les enfants à la sortie de l’école et préparent le dîner quand les parents rentrent trop tard. Ce sont elles qui font les courses pour les personnes âgées. Elles aussi qui repassent, récurent, dépoussièrent …Mais, contrairement aux travailleurs sans papiers masculins employés dans l’hôtellerie, la restauration ou le bâtiment qui ont entamé le 15 avril un mouvement de grève avec la CGT pour demander leur régularisation, les travailleuses sans papiers, elles, restent invisibles.
«Elles sont pourtant très nombreuses, peut être des centaines en Ile de France, à travailler sans papiers dans le secteur des services à la personne où la main d’œuvre manque cruellement »,observe Ana Azaria, présidente de l’organisation Femmes Egalité, qui a décidé de profiter du mouvement francilien pour attirer l’attention sur ces femmes.
Cet après midi, l’association de défense des droits des femmes rencontrera la CGT pour boucler une centaine de dossiers qu’elle déposera ensuite dans les préfectures d’Ile de France.«Certaines ont des feuilles de paye grâce aux faux papiers qu’elles présentent. D’autres travaillent au noir. Et toutes répondent à un besoin social immense dans un pays où la plupart des femmes sont actives, où la population vieillit et où les structures publiques d’accueil font défaut, constate Ana Azaria. Mais les femmes étrangères sont beaucoup plus isolées ; elles ne sont pas syndiquées et ne peuvent pas faire grève.»
Très difficiles à mobiliser au début, ces femmes, originaires le plus souvent d Afrique noire et du Maghreb, commencent timidement à sortir de leur réserve.«Depuis le 15 avril ,nous recevons beaucoup de coups de téléphone, témoigne Gracieuse Lesaffre, de l’association Droits devant !,qui lutte contre toutes les formes d’inégalité et qui travaille en collaboration avec Femmes Egalité. Nous espérons donc pouvoir enfin nous faire entendre. Les garçons d’abord oui, car ils ont le pouvoir de mobiliser. Mais n’oublions pas les femmes !
[leparisien]

lundi 28 avril 2008

Message pour le Préfet de l'ESSONNE

L’homme qui a lancé la grève des sans papiers en IDF

Le 28 avril 2008
IL A FAIT plier par deux fois le préfet de l’Essonne sur la question des sans papiers. Cette fois, c’est Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, qui lui a ouvert les
portes de la négociation. En organisant la grève de 600 travailleurs sans papiers à travers l’Ile de France, Raymond Chauveau, secrétaire général de l’union locale CGT de Massy, a réalisé un grand coup.
Vendredi, le ministère recensait 900 premières demandes de régularisation en région parisienne.
Sans préjuger du résultat, l’opération est un succès pour lui.«Tout le monde a compris qu’ils travaillent avec des feuilles de paie, qu’ils cotisent, qu’ils paient des impôts mais ne touchent rien en retour. C’est un acquis.»
Un acquis construit de longue date, d’abord dans l’Essonne avec deux combats emblématiques dans des entreprises qui employaient des sans papiers :la blanchisserie Modeluxe et la chaîne de restaurants Buffalo Grill.«Avec Modeluxe, j’ai pris conscience de la place qu’ils occupaient dans l’économie »,confie Raymond Chauveau.
«Il est capable de monter sur des barricades comme d’avoir une conversation posée avec le préfet »

«Le problème, c’est qu à l’écouter tous les patrons sont des salauds », juge, agacée, une militante des droits des sans papiers.«Je ne pars jamais du principe que le patron est forcément un voyou, mais je pense qu ils ne pouvaient pas ne pas savoir », nuance t il. C est là toute la subtilité du personnage.«Il est capable de monter sur des barricades comme d avoir une conversation posée avec le préfet »,résume Marc Roumejon, le patron de la CGT 91.«Il est beaucoup plus subtil que l’image qu’il donne parfois, il est sincère et intelligent », note un haut fonctionnaire.

Raymond Chauveau a grandi à Saint Brieuc (Côtes d Armor)dans une famille «de gauche ».Une mère institutrice et un père employé de librairie :il n’est pas issu du monde ouvrier. Mai 1968 passe par là, il a 15 ans. Plutôt que de passer son bac, il devient ouvrier métallurgiste et syndicaliste. En 1981,il obtiendra le bac en candidat libre, puis un CAP.Il adhère au très secret Parti communiste des ouvriers de France, un courant marxiste léniniste, et rentre à la RATP,à Massy.

Il devient le symbole du syndicalisme brimé.
Trublion, c’est de son atelier que partira la grève d’octobre 1988.
Licencié, il bataille durant deux ans avec le soutien de ses camarades qui se cotisent pour lui assurer son salaire, et devient le symbole du syndicalisme brimé. Lassée, la RATP le réintègre en 1995,avec pour mot d’ordre de ne plus remettre les pieds dans l’entreprise.«Je suis devenu un permanent bureaucratique »,s’amuse t il.
Cheveux en bataille et fines lunettes, il a plus un look de prof de maths que de révolutionnaire. Gros bosseur, il est capable d’enchaîner «des journées de quinze ou vingt heures »,témoigne Marc Roumejon.
Pudeur ou simple habitude, il est très réservé sur sa vie personnelle. En 1995,il a adopté des jumeaux congolais, mais à la question de savoir si la lutte des sans papiers trouve en lui une résonance particulière, il évacue.«C’est aussi fort que lorsque je suis avec des salariés qui gagnent 900 Euros par mois et s’enchaînent à des grilles.»Une seule certitude,«il a fait progresser la CGT sur cette question »,insiste Marc Roumejon.
Lui a une conclusion plus terre à terre.«Maintenant, ils savent que ça peut péter n’importe où. Et l’avantage, c’est qu’on ne peut pas empêcher un travailleur de se mettre en grève.»

[leparisien]

dimanche 27 avril 2008

lorsque l'Etat de loi devient l'Etat des cas par cas.

le 27 avril 2008


L’EXAMEN au cas par cas des demandes de régularisation des salariés sans papiers en grève? 68 %des Français sont pour, selon le sondage de CSA pour «le Parisien »et «Aujourd’hui en France ».
Sans qu’on puisse dire de façon certaine s’ils préfèrent cette solution à une régularisation massive ou à des expulsions. Jugé peu convaincant sur l’ensemble des thèmes traités lors de sa prestation télévisée de jeudi («le Parisien »et «Aujourd’hui en France » du 26 avril),Nicolas Sarkozy est au moins suivi par l’opinion sur ce terrain là. Les plus convaincus sont les femmes (74 %),les 30 49 ans (71 %),
Les professions intermédiaires(71%)et les employés(70%),les étudiants(73 %)et les retraités (72 %).
Les plus diplômés y sont plus favorables (76 %)que les personnes interrogées qui sont au niveau du brevet des collèges (60 %).
Dans le spectre politique, ce sont sans surprise les électeurs de l’UMP (82 %)et du MoDem de François Bayrou (74 %)qui applaudissent.
Mais les électeurs du PS ne sont pas en reste avec un taux d’approbation de 69 %.
En revanche, ça coince un peu aux deux bouts de l’échiquier : «seulement »58 %des électeurs d’extrême gauche approuvent la régularisation au cas par cas, sans doute
parce qu ils souhaitent une régularisation générale ;tandis que les électeurs d extrême droite ne sont «que» 56 %à partager l’opinion du chef de l’Etat, sans doute parce qu ils ne veulent pas d’immigration du tout.

50 000 cas possibles dans la restauration
Les Français viennent en fait de découvrir ce phénomène en apparence contradictoire, et en tout cas surréaliste : des salariés dûment déclarés et payés par des entreprises françaises sont des travailleurs sans papiers qui ont parfois, pour se faire embaucher, utilisé des identités autres que les leurs. Et quand ils se sont mis en
grève récemment, dans des restaurants proches des Champs Elysées puis sur l île de la Jatte à Neuilly, ils ont reçu le soutien de leurs patrons, qui affirment les avoir employés sans connaître leur véritable statut.
Outre la restauration, c’est le cas dans des entreprises du bâtiment ou de nettoyage. Près de mille dossiers de régularisation ont déjà été déposés en Ile de France, et on parle de 50000 cas possibles, rien que dans la restauration
!Jeudi soir, à la télévision, Nicolas Sarkozy a d’ailleurs confondu, sciemment ou non, régularisation et naturalisation en déclarant notamment:«On ne devient pas français parce qu on travaille dans la cuisine d’un restaurant, aussi sympathique soit il.»Or,les employés grévistes ne demandent pas la nationalité française, mais un titre de séjour.
Titre que les Français semblent donc leur conseiller de réclamer individuellement, au cas par cas, afin de sortir de la clandestinité.

[leparisien]

La demande d’expulsion des sans-papiers de Villejuif jugée «irrecevable »

le 26 avril 2008

LA FÉDÉRATION des entreprises de propreté (FEP),qui demandait l’expulsion de ses locaux occupés depuis près de deux semaines par des travailleurs sans papiers, à Villejuif, a été déboutée, hier, par le tribunal des référés de Créteil. Sa demande a été déclarée «irrecevable »en raison d’un vice de forme. Les plaignants ont en effet ciblé l’union locale CGT de Créteil et celle de Villejuif alors qu’il s agit de l’union départementale de ce syndicat qui coordonne l’action des travailleurs sans papiers en grève pour réclamer leur régularisation.
Satisfaction des responsables de la CGT ayant annoncé cette nouvelle sous les applaudissements d’une trentaine de sans papiers toujours postés à l’entrée et à l’intérieur du bâtiment de la Fédération des entreprises de propreté où des vigiles ont pourtant pris place dans la matinée. Dans l’après midi, les accès aux locaux étaient libérés par les sans papiers qui ont installé des matelas dans le hall.
De son côté, la direction de la FEP a l’intention d’introduire «dans les jours à venir »un nouveau référé.
«Cette action en justice est une mesure conservatoire prise pour des raisons de sécurité car les locaux de l’organisation patronale accueillent un centre de formation des apprentis(CFA), dont certains élèves sont mineurs »,a indiqué Bertrand Castagné, président de la commission des affaires sociales de la FEP.Tout en soulignant «les bons rapports existants avec les occupants »de ses locaux, la FEP observe que cette occupation «empêche les cours de se dérouler normalement ».Pour lui, il s’agit d’un «dossier extrêmement politique et la fédération refuse d’aller
sur ce terrain là et de prendre position ».
«Nous y maintiendrons le piquet de grève jusqu à l’obtention, comme à Neuilly, des titres de séjour provisoire en attendant l’étude des dossiers, clame la déléguée départementale CGT,Caroline Aubry. Il ne faut pas que les sans papiers du département soient traités autrement qu à Neuilly.»Autre responsable de la CGT,Camille Montuelle, parle d’une «première victoire qui n’était pas acquise ».Au total, plus de cinq cents dossiers ont été déposés en préfecture du Val de Marne soit
plus de la moitié du total d Ile de France où 900 dossiers sont attendus au total.
[leparisien]

vendredi 25 avril 2008

La CGT 94 rajoute des dossiers pour la régularisation

le 25 avril 2008
La CGT 94 rajoute des dossiers pour la régularisation
La CGT a encore déposé, hier, à la préfecture du Val de Marne,126 dossiers de travailleurs sans papiers en vue d’une régularisation, ce qui porte le total après de 400 en deux jours.
Le syndicat, qui coordonne l’action des grévistes sans papiers envisage d’en apporter encore une centaine, aujourd’hui, si la préfecture le lui permet. Depuis le début du mouvement de grève lancé la semaine dernière, des dizaines de personnes affluent de toute la région parisienne au siège de la Fédération d’entre prises de nettoyage, à Villejuif, où les sans papiers occupent toujours des locaux pour réclamer leur régularisation. En pointe sur ce sujet chez Métal Couleur ou Paris Store, où des sans papiers avaient été interpellés puis relâchés, la CGT coordonne cette action et dépose leurs dossiers en préfecture.
Thierry Coudert, directeur de cabinet de Brice Hortefeux, au ministère de l’Immigration, avait rappelé mardi après une rencontre avec ce syndicat que l «on est dans un processus qui est l’application stricte des textes ».L article 40 de la dernière loi sur l‘immigration de novembre 2007 et la circulaire du 7 janvier autorisent les préfets à régulariser les étrangers en situation irrégulière, à la condition qu ils aient un «engagement ferme de l’employeur» et qu ils exercent des métiers manquant de main d œuvre.
Il faut «mesurer la réalité des choses sur le terrain»
Autant de dispositions qui visent un nombre limité de bénéficiaires.
Dans un premier temps, la CGTcomme l association Droits devant ! qui milite au côté des sans papiers, ne voulaient pas entrer en négociation avec les préfectures. Ils ont souhaité que ces dossiers soient suivis directement au ministère de l’Emploi. Et l’étude au par cas de ces dossiers n’enthousiasme surtout pas la CGT qui s engage à «suivre chacun des dossiers ».
Dans le Val de Marne, le syndicat maintient les piquets de grève, y compris l’occupation des locaux de la Fédération des entreprises de nettoyage à Villejuif, où le jugement en référé devant le tribunal de Créteil devrait être rendu aujourd’hui, pour l’évacuation des lieux.
Réagissant aux déclarations, hier matin, de Brice Hortefeux, affirmant sans ambiguïté qu’il «n’y aura aucune opération de régularisation massive »,la secrétaire départementale de la CGT 94,Caroline Aubry, observe que le ministre «est constant dans son discours officiel de politique »mais demande à «mesurer la réalité des choses sur le terrain. Car c’est toute l’économie en Ile de France qui se portera mal s’iln y a pas de régularisation des travailleurs sans papiers ».
[leparisien]

200 sans papiers à Massy affluent après l’annonce de régularisation

le 24 avril 2008
BRANLE BAS de combat, hier midi, à la bourse du travail de Massy. Une foule de travail leurs sans papiers s’entasse dans le hall et jusque dans les escaliers depuis 8 heures du matin .Tous espèrent pouvoir discuter avec un membre de l’union locale CGT,en particulier avec Raymond Chauveau. C’est lui qui a organisé la médiatique grève de sans papiers, démarrée le 15 avril, dans une vingtaine d’entreprises d’Ile de France.
«Nous ne vous abandonnons pas »
Au lendemain de l’annonce par Brice Hortefeux, le ministre de l’Immigration, d’une possible régularisation, ils sont nombreux à sortir de l’anonymat. Et eux aussi veulent déposer un dossier.
«J ai regardé le journal de 20 heures hier soir et ils disaient de venir à Massy, témoigne un homme, employé depuis huit ans dans une entreprise parisienne de voies ferroviaires. Mais là, je commence à désespérer, il n y a pas d’organisation.»
Débordé, Raymond Chauveau ne s’attendait pas à voir affluer autant de monde. Entre les sans papiers grévistes, venus apporter des compléments pour leur dossier, et les «nouveaux »,souvent isolés dans leur entreprise, difficile d’expliquer à ces derniers qu’il leur faudra attendre encore plusieurs jours pour que leur demande soit prise en compte.
«Nous ne vous abandonnons pas, prévient Raymond Chauveau, juché sur un banc public, lors d’une conférence improvisée. Mais nous devons d’abord nous occuper des camarades grévistes. Quand le président se sera positionné sur la question (NDLR: peut être lors d une intervention ce soir sur TF 1),nous aviserons.»
Harcelé de questions dans une bourse du travail transformée en fourmilière, Raymond Chauveau prend le temps d’écouter, et a un mot pour chacun.«Tu es en grève sans avoir prévenu ton patron ?Retournes y, sinon tu vas te faire virer !»
[le parisien]

mercredi 23 avril 2008

mardi 22 avril 2008

Le bilan mitigé des sans papiers de l’église Saint Paul

EN INVESTISSANT, il y a un an jour pour jour, l’église Saint Paul de Massy, les sans papiers pensaient que leur mouvement n’allait pas durer. Après cinq mois d'occupation, ils espéraient aussi plus de régularisations .
Sur près de 500 dossiers déposés, la préfecture a fait savoir que seules 103 personnes obtiendraient gain de cause et que 296 autres se verraient signifier un refus de séjour. Restent 80 dossiers, toujours en cours d'examen.
«103,c ’est peu et beaucoup à la fois. Peu parce qu'on veut toujours plus, mais pas si mal vu le contexte politique », résume Sylvie Chevalin, l une des coordinatrices de l'occupation. Une formule en demi teinte qui reflète bien le sentiment des différents occupants.
Wahiba et Sabrina, toutes deux Algériennes, ainsi que leurs époux, font partie des heureux élus. Elles pourront ensuite formuler une demande pour leurs enfants. «Notre joie ne peut pas être entière, tempère pourtant Sabrina,34 ans. Ma voisine est enceinte et on lui a refusé son titre de éjour. Quand je la croise, je ne peux pas montrer ma joie.»«Je pensais que nous aurions tous les papiers, explique Wahiba. Or, sur cinq amies ,deux restent sans rien. On a vécu tellement de choses ensemble dans l’église. Quand je l’ai su, j en ai été malade pendant deux jours …»
Si elles savent qu’elles font bien partie des 103 régularisés, Wahiba et Sabrina n’ont pas encore officiellement reçu leurs papiers. Elles restent donc discrètes, et refusent d’apparaître à visage découvert.«On a vécu trop longtemps comme ça, il faudra avoir les papiers en main pour qu’on réalise vraiment »,justifie Wahiba.
«Dans le RER,en venant, j ai vu la police et j ai pris peur »,raconte Sabrina.
Régulariser sur la base du critère travail
Pour d autres comme Soundjata*,la prudence reste de mise. Ce Malien de 28 ans, en France depuis huit ans, fait partie des «refusés ».«J ai lâché mon travail pour m investir dans l occupation et sortir de l’anonymat, j ai mis de côté ma vie de famille et je me retrouve sur le carreau, c’est dur.»Locataire, titulaire d’une formation de sécurité incendie, gérant durant deux ans et une promesse d’embauche en main, Soundjata n’a pas été retenu, alors que la préfecture avait annoncé vouloir régulariser sur la base du critère travail.«Je ferai un recours, je ne désespère pas, sourit tout de même le dynamique jeune homme. Tout ce que je demande, c’est un titre de séjour d’un an. Qu’on me laisse juste prouver que je suis un travailleur.»

*Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressé.
[le parisien]

dimanche 20 avril 2008

Monsieur Reiller Préfet de l'Essonne : Les patrons vous parlent!

BBF : Zone Industrielle (près de intermarché) – 91540 Ormoy
Tél : 01 64 57 17 08 ou 06 14 86 35 25 ou 06 21 71 17 97
Fax : 01 64 57 18 52

Belhaid Benaîssa, gérant de BBF, une entreprise spécialisée dans les entretiens d'espaces verts, basée à Ormoy (91). Sur ses 45 salariés, une vingtaine seraient munis de faux-papiers: «Je suis à fond derrière mes gars. Je n'espère qu'une chose: qu'on les régularise le plus vite possible. J'ai des chantiers à attaquer, d'autres à finir. Mes employés sont là depuis 5, 6 voire 7 ans et ils sont irremplaçables. J'ai appris dimanche qu'ils avaient de faux papiers, je n'avais pas cherché à vérifier. Pour l'instant je veux récupérer tout ce beau monde. Je ne dis pas ça que pour moi. Ces régularisations sont dans l'intérêt de l'économie du pays.»

LPP : 1 chemin de la Maison Blanche – 91790 Boissy-sous-Saint Yon
Tél : 01 60 82 13 18 ou 01 60 82 06 16
Fax 01 64 91 38 03

Vlado Jankovic, chef d'entreprise de LPP «Location peinture prestation», basée à Boissy sous Saint Yon (91), une trentaine de salariés: «L'occupation se passe dans le plus grand calme. Je connais les personnes qui sont là et je vais boire le café avec eux. La plupart ont travaillé longtemps pour moi. J'ai appris qu'ils étaient sans-papiers avec les circulaires de l'été dernier. On n' a pas voulu les licencier tout de suite mais il y a eu une descente de police en début d'année et nous avons dû le faire. Sinon, on risquait d'être mis en cause pénalement. Un de mes sans-papiers a quand même été régularisé en février. Je trouve que c'est une cause juste. Moi j'ai toujours des problèmes pour recruter. Il y a une grosse pénurie de main d'oeuvre sur le marché. Alors quand on arrive à fidéliser, on a envie de garder nos salariés.»

Message à : Jacques REILLER le nouveau Prefet de l'ESSONNE

Je vous invite à rédiger vite ce formulaire (de l'ancienne préfecture) si non vous allez être sanctionné comme les "saints" employeurs qui embauchent avec connaissance de cause.

mercredi 16 avril 2008

"Hortefeux" régularise une Marocaine atteinte d'un cancer

Le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a "donné des instructions" pour que la Marocaine de 35 ans atteinte d'un cancer qui devait être reconduite à la frontière dimanche, soit libérée et sa situation régularisée, a annoncé dimanche son directeur de cabinet, Thierry Coudert.

Le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a "donné des instructions" pour que la Marocaine de 35 ans atteinte d'un cancer qui devait être reconduite à la frontière dimanche, soit libérée et sa situation régularisée, a annoncé dimanche son directeur de cabinet, Thierry Coudert.
Mme Bouchra Ahrram, une Marocaine de 35 ans atteinte d'un cancer, devait être expulsée vers le Maroc dimanche après-midi du centre de rétention administrative (CRA) de Plaisir (Yvelines), après expiration de son titre de séjour pour soins médicaux.
"Le ministre a estimé qu'il s'agissait d'une application du droit un peu stricte, qui ne tenait pas compte des facteurs humains, auquel il tient tout particulièrement", a précisé M Coudert. Mme Ahrram va donc retrouver les membres de sa famille qui vivent en France, a-t-il ajouté.
Le CEFY (Collectif étrangers-Français en Yvelines) s'était alarmé dimanche de la situation de Bouchra Ahrram, installée en France depuis janvier 2002 "avec ces deux parents, deux frères et une soeur nés tous les trois en France".
En 2005, elle avait obtenu une carte de séjour pour soins afin de traiter un cancer de la thyroïde, qui n'avait pas été renouvelée en novembre 2007, le médecin inspecteur ayant estimé qu'elle pouvait être soignée au Maroc.
"Vendredi dernier elle est allée à la préfecture de Versailles pour relancer son dossier lorsqu'elle s'est fait arrêter par la police et conduire au CRA de Plaisir", indiquait le CEFY.
La préfecture des Yvelines avait fait valoir de son côté que Mme Ahrram avait la possibilité de déposer un recours contre la décision de la renvoyer dans son pays et qu'elle ne l'avait pas fait dans le délai prévu, qui est d'un mois à compter de la notification de la décision.
"Quand elle est venue en préfecture vendredi, elle était hors délai et a donc été emmenée en CRA pour être reconduite à la frontière", a déclaré un porte-parole de la préfecture à l'AFP.
Le directeur de cabinet du préfet avait précisé que l'OQT (obligation de quitter le territoire) avait été notifiée à Mme Ahrram le 17 novembre. Elle était exécutoire dans un délai d'un mois, pendant lequel Mme Ahrram pouvait déposer un recours, c'est-à-dire avant le 17 décembre, a-t-il précisé.
Dimanche après-midi, le CEFY avait indiqué que Mme Ahrram avait refusé de monter dans l'avion pour le Maroc et qu'elle avait alors été mise en détention à Roissy.
[AFP]

MR LE PREFET DE L'ESSONNE CA BOUGE CHEZ VOUS

N'hésitez pas à appeler leurs patrons pour faire pression

•VEOLIA : grève et occupation – 31 rue Ampère – Z.I. de Villemain – 91320 Wissous

•LPP : grève et occupation – 1 chemin de la Maison Blanche – 91790 Boissy-sous-Saint Yon
Tél : 01 60 82 13 18 ou 01 60 82 06 16
Fax 01 64 91 38 03

• MILLENIUM : grève et occupation – 14 rue Ampère – 91430 Igny
Tél : 01 60 19 72 72

• BBF (jardinage) : grève et occupation - Zone Industrielle (près de intermarché) – 91540 Ormoy
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lundi 14 avril 2008

Encore une expulsion honteuse !!

dimanche 13 avril 2008

Une Marocaine de 35 ans atteinte d’un cancer devait être expulsée vers le Maroc dimanche après-midi du centre de rétention administrative (CRA) de Plaisir (Yvelines) à la suite de son interpellation en préfecture, a annoncé dimanche le CEFY (Collectif étrangers-Français en Yvelines).

«Bouchra Ahrram est installée en France depuis janvier 2002. Elle s’y trouve avec ses deux parents, deux frères et une soeur nés tous les trois en France. Elle a un CDI, elle paye ses impôts», a expliqué à l’AFP Daniel Richter, du CEFY.
«En 2005, elle a obtenu une carte de séjour pour soins afin de traiter son cancer de la thyroïde. La carte lui a été renouvelée en 2005 mais en novembre 2007 un médecin inspecteur a indiqué qu’elle pouvait être soignée au Maroc. Il a ainsi pris la décision qu’elle devait quitter le territoire», a-t-il poursuivi.
Le tribunal administratif, qu’elle a aussitôt saisi, a donné raison au médecin et lui a ordonné en mars de quitter le territoire.

«Vendredi, elle s’est rendue à la préfecture de Versailles pour relancer son dossier lorsqu’elle s’est fait arrêter par la police et conduire au CRA de Plaisir», a ajouté Daniel Richter.Daniel Richter et l’avocat de Bouchra Ahrram, Me Pascal Lévy, ont dénoncé cette expulsion. «Sa vie privée, familiale est en France. La préfecture n’a pas vu l’enjeu de ce dossier et s’est bornée à suivre la décision du tribunal administratif sans vérifier la situation de la jeune femme qui ne peut pas être prise en charge au Maroc par ses deux soeurs», a déclaré Daniel Richter.

La préfecture des Yvelines fait valoir de son côté que Bouchra Ahrram avait la possibilité de déposer un recours contre la décision de la renvoyer dans son pays et qu’elle ne l’a pas fait dans le délai prévu, qui est d’un mois à compter de la notification de la décision. «Quand elle est venue en préfecture vendredi, elle était hors délai et a donc été emmenée en CRA pour être reconduite à la frontière», a déclaré un porte-parole de la préfecture à l’AFP.Le directeur de cabinet du préfet a précisé que la décision de reconduite à la frontière avait été prise le 12 novembre 2007 et que l’OQT (obligation de quitter le territoire) avait été notifiée à Bouchra Ahrram le 17 novembre. Elle était exécutoire dans un délai d’un mois, pendant lequel elle pouvait déposer un recours, avant le 17 décembre, a-t-il précisé.

[LIBERATION]

dimanche 13 avril 2008

MESSAGE POUR MR Jacques REILLER PREFET DE L'ESSONNE

J'espère que vous avez passé des bonnes vacances avant de vous trouvez votre "trône" dans la préfecture de l'Essonne, en tous cas pas comme nous parce qu'on n'a pas y droit alors qu'on vit, on travaille et on participe à la richesse de la France.



Je suis sure qu'il vous attend un énorme travaille sur les dossiers des SANS PAPIERS DE MASSY...Et ce qui vous presse de le faire en plus la "visite "de nos camarades de Lille (CSP59) qui vont bien être accueilli et bien soutenu ici dans votre "nouveau département" et devant vos yeux...Mr le préfet, le temps est précieux ne le gaspille pas n'importe comment et dans n'importe quoi...TRAITEZ FAVORABLEMENT LES DOSSIERS ET REGULARISEZ TOUS LES SANS PAPIERS DE MASSY.

AUREVOIR MR LE PREFET BIENVENUE MR LE PREFET

AUREVOIR MR LE PREFET
M. Gérard Moisselin, préfet de l’Essonne 91, vient d'être nommé préfet de la région Champagne-Ardenne, préfet de la Marne. Et c'est normal qu'on l'a exclu du 91 car n'a pas trouvé de solutions pour les sans papiers dans ce département et surtout pour CSP91 Massy qui a essayé de le "casser" sans une réussite.
BIENVENUE MR LE PREFET

M. Jacques Reiller, préfet de Charente-Maritime, vient d'être nommé préfet de l'Essonne.
C'est un ancien directeur du Centre d'études et de prévision du ministère de l'Intérieur, ex-collaborateur de Jean Arthuis au ministère de l'Economie et des Finances et ancien préfet des Vosges, ce haut fonctionnaire né à Poitiers a sillonné les cabinets ministériels et l'administration centrale.

samedi 12 avril 2008

Félicitations! Engagements?oui...non?

Le CSP 91 Massy est très heureux que vous soyez de nouveau le "Député Maire "d'Evry ville préfecture et on compte encore sur vous pour les engagements envers le collectif des sans papiers de Massy ! BIEN SUR

lundi 7 avril 2008

MESSAGE POUR MR MOISSELIN PREFET DE L'ESSONNE


LA HONTE POUR LES FRANCAIS

Environ 148 tombes musulmanes ont été profanées durant la nuit de samedi à dimanche dans un cimetière militaire, situé près d'Arras, dans le nord de la France.Selon le procureur de la République d'Arras, Jean-Pierre Valensi, « les inscriptions visent directement l'islam » et la ministre de la Justice, Rachida Dati, d'origine maghrébine.« Une tête de porc a même été pendue à l'une des tombes », a ajouté le procureur. La consommation de la viande porcine est interdite par l'islam.Le cimetière, situé sur la commune d'Ablain-Saint-Nazaire, est la plus grande nécropole militaire de France. Il commémore les combats meurtriers de 1915, à l'un des endroits les plus disputés du front occidental au début de la Première Guerre mondiale.Beaucoup de musulmans, des Maghrébins pour la plupart, avaient combattu à l'époque aux premiers rangs de l'armée française.

Sarkozy dénonce

Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé un acte relevant du « racisme le plus inadmissible qui soit ». Il a ajouté que « cet acte odieux porte aussi atteinte à la mémoire de tous les combattants de la Première Guerre mondiale, au-delà des confessions de chacun ».Le président français « souhaite être tenu informé des suites de l'enquête judiciaire qu'il espère rapides afin que les auteurs de cet acte soient punis comme ils le méritent ».Pour sa part, le premier ministre François Fillon a exprimé son « indignation » et « condamné » avec la plus grande fermeté » cet acte.

Les profanateurs sont revenus

Il y a presque un an, 52 tombes du carré musulman de ce même cimetière avaient été couvertes d'inscriptions nazies, de croix gammées et celtiques.Des inscriptions telles que « Heil Hitler » et « Skinhead is not dead » avaient aussi été retrouvées sur l'un des ossuaires du cimetière.Deux jeunes âgés de 18 et 21 ans avaient été condamnés à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour ces faits. Un mineur de 16 ans avait écopé de sept mois de prison, dont cinq mois et demi avec sursis.
[newca]

dimanche 6 avril 2008

Deux migrants condamnés pour s’être cachés dans une cuve à acide

Le parquet de Boulogne-sur-Mer, complice de la clochardisation des exilés, veut les condamner à la prison pour s’être abrités dans une cuve privée.
Quoi de plus banal finalement pour le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer que de juger deux personnes en situation irrégulière, en comparution immédiate.

Mais cette fois, il s’agit de deux clandestins retrouvés dans un endroit loin d’être anodin. Ils ont été découverts dans une cuve ayant contenu des produits toxiques, située sur le site de Tioxide.
Hasan et Abbas Hosseini, l’un de nationalité iranienne, le second d’origine afghane, ont commencé par se dire mineurs avant d’être démenti par les examens médicaux de l’expert. À la barre du tribunal correctionnel de Boulogne, ils affirment que « dans les bois et les dunes, ce n’est plus possible car on n’y est plus tranquille du tout. Il y a des bagarres et des contrôles tout le temps ».
Le réservoir qui contenait les clandestins venait d’être démonté et vidé mais il se trouvait à proximité d’un dépôt de souffre, une substance pouvant devenir réactive aux pluies et aux brouillards. Le revêtement intérieur du réservoir devait être changé car il était détérioré, mais une douzaine de sacs de couchage y trônaient à côté d’un réchaud, d’une théière et de restes de nourriture.
Les prévenus, en coeur, rétorquent : « Que voulez-vous que l’on vous dise ? On n’était pas au courant du tout de tout ça. Des gens dorment là tout le temps et nous, on a pris leur place. Il y a beaucoup d’allers et venues et pour nous, c’est un endroit totalement banal. On veut partir en Angleterre et on ne va pas payer pour tout le monde ».
« Ces messieurs n’ont pas l’air de comprendre qu’ils sont entrés dans un site privé, argumente le substitut. Un site, au-delà d’être privé, qui est également sensible. C’est le rôle de la justice de dissuader les irréguliers d’y aller. Les choses doivent se dire et doivent être claires ». Le magistrat requiert pour chacun cinq mois de prison ferme ainsi que leur placement en détention.
« Oui, réaffirme Me Jacquart, en défense. Les choses doivent être dites et doivent être claires. Mais le message ne passe pas et je ne pense pas que la prison ferme y changera quelque chose. Mes clients ne savent pas parler le français et lisent encore moins la presse locale. Leur situation est de toute façon inextricable. On joue au ping-pong avec eux de frontière en frontière. Ils voulaient seulement être à l’abri des intempéries, en attente de passer en Angleterre. Ils n’avaient en rien l’intention de causer un dommage quelconque à quiconque. Mais leur réaction, c’est l’expression de la détresse humaine au quotidien. Et là aussi, les choses doivent être dites et doivent être claires. Ils se font tous avoir pour venir ici. Ils perdent tout, à l’identique de leurs familles. Une fois ici, ils s’obstinent mais que faire d’autre ? Repartir chez eux, c’est craindre pour leur vie et attendre des représailles certaines ».
Chacun des migrants écope de cinq mois de prison dont deux mois avec sursis simple. Ils sont placés en détention. Ils sont interdits du territoire français pour une durée de deux ans. Le président du tribunal conclut : « Cette sanction doit avoir un double effet, celui de faire de la prévention individuelle et collective, mais aussi celle de faire passer un message, celui que vous avez risqué votre vie en plus d’être sanctionné ».

samedi 5 avril 2008

ARRESTATION DE HONTE

L’arrestation d’un papa émeut l’école des Vertus

IL est presque 16h30, quand les professeurs de l’école primaire de la rue des Vertus (III ème arrondissement) entendent des cris dans la rue. Les élèves doivent sortir dans quelques minutes, mais ils décident d’ouvrir les portes un peu plus tôt pour voir ce qui se passe.
« Là, on a vu la police qui emmenait le père de l’un de nos élèves de CM2, raconte Régine, enseignante. Cet homme, d’origine chinoise et sans papiers, a été interpellé devant une école publique et malgré la protestation de tous les parents d’élèves qui attendaient là ! c’est inadmissible. »
Du coup, parents et enseignants déci-dent aussitôt de se rendre devant le commissariat de la rue aux Ours, pour demander la libération de cet homme. Un rassemblement qui durera environ deux heures... et qui finira par porter ses fruits.
À 20h30, la préfecture a en effet indiqué : « Monsieur Deng sera relâché dans les minutes qui suivent. Et son dossier administratif fera l’objet d’une étude très attentive. »
Mais cette arrestation évoque malgré tout de bien mauvais souvenir au Réseau éducation sans frontières. « Elle intervient presque un an jour pour jour après celle de la rue Rampal », rappelle Dominique, une militante de RESF.
Le mardi 20 mars 2007, un grand-père d’origine asiatique avait été interpellé devant l’école de la rue Rampal (XIX ème ) en allant chercher ses deux petits-enfants. Ces arrestations avaient choqué par leur violence à proximité des élèves, avec notamment l’utilisation de gaz lacrymogène et des coups de matraque. Trois policiers avaient même été blessés dans la bousculade qui avait été filmée et retransmise sur Internet.

[Le Parisien]

On espère que du bonneur sur EVRY

ESSONNE
Ce samedi à Evry c’est le jour du mariage



Elle s’appelle Stéphanie, il s’appelle Mamadou. Elle va avoir 22 ans, il en a 32 « et 2 mois », tient-il à préciser. Elle est blanche, il est noir. Une Française et un Malien qui se diront oui aujourd’hui. Un couple sûrement pas prédestiné, d’ailleurs Stéphanie ironise : « On avait tout pour être ensemble! »
Ils se sont rencontrés fin 2005, sur leur lieu de travail, où Mamadou a été embauché en tant qu’agent de sécurité tandis que Stéphanie tenait la caisse, à temps partiel. Il lui promet un café une fois le ramadan terminé. Oublié le café, ce sera finalement elle qui le relancera. Une semaine plus tard, il lui apprend qu’il est sans papiers depuis son arrivée en France, fin 1999. Stéphanie n’en a que faire : les sans-papiers, elle n’y est pas vraiment sensibilisée.
Mamadou vit comme tout le monde, travaille, sort, elle n’a donc pas tout de suite conscience des difficultés.
Deux ans plus tard, beaucoup de choses ont changé. Le jeune couple a emménagé dans un appartement à Evry. Ils ont décidé de se marier, et la cérémonie se tiendra donc samedi, à « l’arrivée du printemps », comme le souhaitait la jeune fille.
Mamadou travaille depuis environ deux ans à la Grande Armée, restaurant réputé de l’ouest parisien, en tant que cuisinier, toujours sans papiers. La circulaire du 7 janvier 2008, qui permet aux employeurs de demander la régularisation de leurs employés sous certaines conditions, a poussé Mamadou et plusieurs de ses collègues à entamer une grève de la faim, dans le but d’obtenir un titre de séjour. « Une semaine de grève est plus dure que huit ans de clandestinité », avoue Mamadou. Les employés de la Grande Armée étaient soutenus par l’association Droits Devant ! ! et des membres de “la Cégette” » (la CGT), s’amuse-t-il à dire.
Le 18 février, la nouvelle tombe : les grévistes obtiennent gain de cause. Fatigués mais soulagés, ils rentrent chez eux pour quelques jours de repos, et le travail reprend, régulièrement. Stéphanie, que l’initiative de son compagnon inquiétait, est aux anges. Mamadou, quant à lui, a du mal à réaliser, il a encore les vieux réflexes de sans-papiers.
C’est donc un couple serein qui va s’unir, faisant au passage « taire les mauvaises langues » qui pensaient que leur union n’était qu’une histoire de papiers. Les préparatifs de la fête peu-vent réellement commencer. La mairie d’Evry les accueillera. L’oncle de Mamadou, le frère, la soeur et la meilleure amie de Stéphanie témoigneront. En revanche pas de cérémonie religieuse. Le couple a déjà passé cette étape le 22 juillet, pour respecter les croyances de Mamadou. Cent neuf personnes, entre famille et amis, sont invitées – « cinquante-cinq pour moi, cinquante-quatre pour lui », précise Stéphanie en souriant. À chaque table, un nom de fleur, et pour les mariés, la rose évidemment. La pression monte à la veille du grand jour. Stéphanie a beaucoup de choses à penser, la décoration de la salle, les cartons de table, le rendez-vous chez
le coiffeur. S’ajoute à toute cette agitation la révision de ses examens. En effet, la future mariée est étudiante, elle finit sa licence pluridisciplinaire en vue de préparer l’IUFM, pour devenir institutrice. Mardi, lorsqu’elle reprendra les cours, un examen l’attendra, pas question de chômer ! Quant à Mamadou, il est formel : « Pas de stress avant jeudi ! » Le voyage de noces n’est pas encore organisé. Les deux amoureux rêvent de l’île Maurice. Ils pensent aussi à l’Egypte, ce voyage que la famille de Stéphanie avait voulu leur offrir alors que Mamadou ne pouvait pas encore se déplacer à l’étranger. Et bien sûr le Mali, pour un retour aux sources, et où ils se verraient bien se marier une seconde fois, « histoire de rentabiliser le prix de la robe de mariée ! » plaisante la jeune femme. Ils expliquent aussi que pour eux « la fête sera double », un
mariage et une régularisation en même temps, ça n’arrive qu’une fois dans la vie. Un couple symbole ? Pas vraiment, d’après eux. Leur mariage, ils le voient à la fois comme un nouveau départ et comme la continuité de leur histoire car, ils tiennent à le préciser, lorsque Mamadou était encore sans papiers, ils menaient une vie normale. Certes, les voyages ne se faisaient pas à l’étranger, mais ils ont visité « Menton, Cannes, Monaco, Lens, Valenciennes… », énumère fièrement Mamadou. Leur quotidien était assez banal, sur le rythme du métro, boulot, dodo. Ils sortaient et ne se cachaient pas.
Dans l’avenir, Mamadou compte rester à la Grande Armée et espère une promotion, tandis que Stéphanie sevoit institutrice d’ici trois ans.

[Libération]

Un sans-papiers pourchassé par la police est décédé

Un sans-papiers de 29 ans, poursuivi par la police, s’est jeté dans la Marne. Repêché dans un état critique, il est mort d’une crise cardiaque.
Un sans-papiers malien de 29 ans est mort d’un arrêt cardiaque après s’être jeté dans la Marne en tentant d’échapper à un contrôle de police à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), apprend-on de source policière.
Il était sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, et s’est jeté dans la Marne en début d’après-midi après un contrôle dans la gare RER de Joinville.
Il a présenté un abonnement puis a tenté de fuir, craignant apparemment que sa situation ne soit découverte. Un policier de la BAC l’a alors pris en chasse. Il s’est alors jeté à l’eau, où il a été repêché peu après dans un état critique. Il est mort à l’hôpital des suites d’un arrêt cardiaque.
Une enquête a été confiée à l’Inspection générale des services (IGS), la "police des polices".
[QSP]