mardi 26 février 2008

L'INHUMANITE DE LA PREFECTURE 91

COEBEIL-ESSONNE :
Un enfant sans-papiers scolarisé de 11 ans laissé seul pendant deux jours...

Après l’arrestation de sa maman, Gloire a dû se débrouiller quasiment seul pendant deux jours.
Finalement, le tribunal a annulé l’arrêté de reconduite à la frontière, et l’enfant a pu retrouver sa mère...
Tout commence lundi soir. En rentrant du collège, Gloire attend sa maman. Elle ne viendra pas. À la place, c’est son oncle qui arrive et le prévient. Elle a été arrêtée sur son lieu de travail, à la maison de retraite le Grand-Pavois, à Saint-Fargeau-Ponthierry, en Seine-et-Marne. Alors qu’elle était en train de faire la toilette
d’une personne âgée, les policiers sont venus l’arrêter. « Elle était en CDD depuis le 1er février, explique le directeur de la maison de retraite. Je n’étais pas au courant de sa situation. Elle m’avait présenté des papiers. » Mais elle est en situation irrégulière.
C’est parce qu’elle est étrangère que son contrat arrive en préfecture, comme le prévoit la loi depuis peu [!]. C’est là que les autorités découvrent le pot aux roses. Contactées par Le Parisien, elles n’ont pas souhaité s’exprimer. Si l’interpellation « s’est déroulée calmement », les collègues de Ghislaine sont extrêmement choquées. L’une d’elles est même victime d’un malaise.
Avant l’audience au Tribunal administratif, le directeur a fait parvenir à l’avocat de Ghislaine une lettre où il assure qu’il la rembauchera en cas d’issue favorable ainsi qu’une pétition pour sa libération signée par tous les employés.
Finalement, le tribunal administratif de Paris a annulé l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Heureux épilogue. Pendant ce temps-là, le premier soir, Gloire est avec son oncle.
Mais le lendemain, en rentrant du collège, il passe la nuit seul chez lui. Le matin, il va en cours. Il n’y a pas de cantine et il n’a pas de sous chez lui. Gloire doit se passer de déjeuner.
Réseau éducation sans frontières (RESF) est alors prévenu de la situation. Nadine Thomain, membre du réseau, se rend chez Gloire. « J’ai sonné. Il nous a ouvert, se souvient Nadine. Il était sou-riant, il relativisait. C’est un petit garçon extraordinaire. » Elle lui donne un goûter, l’emmène chez elle. Il passe ensuite la nuit chez Michel Nouaille, membre de RESF et candidat PC aux prochaine cantonnales. Le matin, il part au collège.
Une équipe de télévision l’attend. Il ne veut pas être filmé devant son établissement pour ne pas que ses copains soient au courant. Nadine a un petit chien chez elle. Elle s’émeut en repensant à une phrase de Gloire. « En partant, il m’a dit : Je peux dire à mes amis que j’ai un chien maintenant ? » En tout cas, hier, il a retrouvé une maman.
[Le Parisien]

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